La
vie n’est pas linéaire. Elle est fluctuante et semée d’embuches : détresse
et malheur. Mais, aussi joies, bonheurs et espoir se côtoient et s’alternent.
Heureusement.
L’histoire humaine est jalonnée de catastrophes
de tout genre. Celle de Covid-19 que nous subissons actuellement nous incite à
la réflexion et à la méditation afin de revoir et repenser nos modes de vie et
les systèmes de valeurs qu’ils véhiculent quant à nos rapports à tous les
domaines de nos activités : l’organisation sociale, l’éducation, l’éthique,
l’environnement, l’économie, entre autres.
La
pandémie COVID-19 nous rappelle notre fragilité et notre vulnérabilité, mais
surtout notre responsabilité. En ces moments difficiles, il est de notre devoir
de faire appel à notre conscience, à la sagesse et s’élever spirituellement
afin de promouvoir une éthique qui reflète nos valeurs humaines dépourvues de
séquelles de notre incohérence vis-à-vis de l’harmonie de la nature. Transgresser
les lois de la nature par nos actions artificielles pour la ‘’maîtriser’’, c’est
risquer son contrecoup. C’est comme scier la branche sur laquelle on est assis.
C’est qu’en fin de compte c’est trahir soi même. ‘’Les idées trahies se
vengent’’ écrivait Malek Bennabi. Que faire ? Comment agir donc ?
Une
discipline vielle-nouvelle commence à s’affirmer en sciences politiques. Celle de : Politique et spiritualité.
Ghandi, figure de proue de la spiritualité était
politiquement actif au sein du parti du congrès national indien. Il
disait : « Je ne pouvais pas mener une vie religieuse à moins de
m’associer à toute l’humanité et cela ne pouvait être accompli à moins que je
prenne part à la vie politique ».
On trouve la même perception dans la tradition amérindienne des
nations iroquoises : ‘’La spiritualité est la haute forme de
conscience politique’’ et ‘’la conscience spirituelle est la
forme la plus achevée de la politique’’[i].
Corinne
McLaughlin[ii], auteur de Spiritual Politics, écrivait ‘’ (…) Nous serons de meilleurs agents du
changement si nous réunissons ainsi la politique et la spiritualité. Un sondage
récent a montré que 84% des américains pensaient que « le gouvernement
serait meilleur si les lois étaient fondées sur les valeurs morales« .[iii]
En effet, c’est avec
l‘engagement comme citoyen-croyant que nous pourrons introduire le changement
nécessaire à concrétiser nos aspirations et, par conséquent, nous nous
réaliser. Cependant, on ne peut opérer cette dynamique qu’en changeant notre
intérieur. ‘’C’est que Dieu ne
change point l’état des gens, que lorsque ces derniers changent ce qui est en
eux-mêmes’’. Coran, 13, verset 11.
La spiritualité est certes intimement liée à la foi religieuse.
Toutefois, elle n’est pas exclusivement religieuse. C’est une dimension de la
nature humaine. Elle est partie
intégrante de notre personnalité et de notre identité. Une personne athée a une âme commet tout être humain et est donc
pourvue d’une dimension spirituelle. La spiritualité
n’est pas non plus et ne peut être l’opium des peuples. Elle est leur
conscience. Vivre sa dimension spirituelle n’est pas sombrer dans le
mysticisme. Mais, plutôt être en
symbiose avec le rationnel et le spirituel.
‘’L’homme n’est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire
l’ange fait la bête’’. Pascale Blaise.
L’après-pandémie
Rappelons-nous notre expérience humaine au lendemain
de la catastrophe qu’était la seconde guerre mondiale. Plusieurs mouvements
empreints d’humanisme ont vu le jour dont celui de citoyens du monde, plusieurs
initiatives de bonne volonté comme la déclaration des droits humains de l’ONU. Les
principes que comporte cette déclaration trouvent leur origine dans le discours
du 6 janvier 1941 du président américain Franklin Roosevelt sur les quatre libertés. La liberté d’expression la liberté de religion,
la liberté de vivre à l’abri du besoin,
la liberté de vivre à l’abri de la peur.
De nos jours, les tweets présidentiels
sont souvent aux antipodes des ces valeurs cardinaux.
Une
certaine fraternité humaine s’était donc manifestée. Mais la guerre froide
avait rapidement sapé toutes ces conceptions et ces rêves. Les grandes
puissances ont succombé au consumérisme et à la géopolitique d’affrontement
pour le contrôle des richesses et pour asseoir leur hégémonie sur les zones
d’influence et sur les peuples.
L’après
pandémie sera-t-il beaucoup plus un changement imposé par la force des choses
que judicieusement pensé ? Sera-t-il conçu en harmonie avec nos
aspirations spirituelles et socio-économiques ou bien continuera, sous de
nouvelles formes, mais essentiellement comme auparavant, axée sur la course
effrénée pour assouvir les instincts du profit matérialiste au détriment du
bien-être harmonieux du genre humain ?
Des projets de sociétés sont, ces derniers temps
l’objet de réflexion et commence à émerger. Comme celui des sociétés du savoir
que prône l’UNESCO et œuvre à construire. Celles-ci ‘’doivent se fonder sur
quatre piliers : la liberté d’expression, l’accès universel à l’information et
au savoir, le respect de la diversité culturelle et linguistique et une
éducation de qualité pour tous’’. L’UNESCO collabore avec d‘autres institutions et organismes comme le Forum sur la gouvernance de l’Internet (FGI) et le Sommet
mondial sur la société de l’information (SMSI).[iv] Quoi qu’il soit, le futur nous
annonce déjà que le projet sociétal se fonde inéluctablement sur les
technologies de l’information. Ce qui suscite nos interrogations quant au sort
de nos libertés individuelles et collectives.
Elles sont relativement inaliénables, seraient-elles absolument aliénées ou
tout à fait inaliénables ?
[ii]Corinne
McLaughlin est
l’auteur de Spiritual Politics. Elle est fondatrice et directrice
exécutive du « Center for Visionary Leadership » qui propose des
programmes éducatifs publics, une formation de leader fondée sur les principes
spirituels et des services de consultants. Elle enseignait auparavant la
politique à American University et fut coordinatrice d’une commission
pour le développement durable sous le mandat du président
Clinton.
Dans son article sur le Laboratoire national de
microbiologie (LNM) de l’Agence de la santé publique du Canada paru dans
la revue Québec Science du 03 octobre
2019, Marine Corniou cite le directeur général de l’organisation mondiale de la
santé (OMS) qui selon lui « Un
virus respiratoire grave serait une catastrophe. Le monde n’est pas prêt à se
défendre contre une telle maladie. (…) La sécurité sanitaire mondiale est
largement sous-financée. Il faut réparer le toit avant que la pluie tombe,
a-t-il martelé. Il faut aussi lutter contre la guerre, la pauvreté, le manque
d’infrastructures dans les pays les plus à risque», confiait, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.
L’OMS a ajouté en
2018 la « maladie X » sur sa liste des grandes menaces pour la santé mondiale,
qui serait provoquée par un agent « potentiellement épidémique encore inconnu.
» L’objectif : inciter la communauté internationale à se préparer à tous les
scénarios. Probablement à un virus transmis par voie respiratoire, à en croire un rapport du Johns Hopkins Center for Health Security sorti fin 2018. Une
sorte de grippe.
Un grand merci pour continuer de nous garder informés et de nous soutenir,
nous de la famille élargie de Spiritours. C’est un baume pour l’âme que de se
savoir partie intégrante même à distance, mais toujours si près du cœur.
J’ai tellement de précieux souvenirs imprégnés au fond du cœur et de mon âme, que ce soit en Terre Sainte avec Robert Lebel, au Costa Rica avec Frédéric Lenoir ou en Provence avec Christine Angelard, que je ne peux que faire monter un chant de gratitude chaque fois que ces doux souvenirs remontent à la surface. Chacun de ces voyages au loin m’ont amené toujours plus près de mon être profond et m’ont fait cheminer comme aucune autre école de croissance personnelle n’aurait pu le faire. C’est toujours avec le recul du temps que l’on peut apprécier à sa plus juste valeur les bienfaits que l’âme reconnaît avoir reçus et accueillis en toute gratuité.
Je parle encore aujourd’hui de ces voyages et de mes expériences enrichissantes comme si c’était hier, tellement la joie ressentie sur chacun des chemins empruntés est toujours aussi nourrissante… comme si elle avait été incrustée jusque dans les cellules du corps aussi bien que dans ma mémoire émotionnelle. Et je sais que rien, ni personne ne pourra jamais me les enlever ou les faire disparaître. Les événements vécus en compagnie de d’autres pèlerines et pèlerins avaient un goût d’infini, d’ éternité qui ont comblé l’âme en quête d’ absolu… Ce sont ces moments bénis qui m’aident aujourd’hui, dans ces temps plus difficiles, à continuer la route portant ma petite lampe allumée pour les compagnes et compagnons de route de mon milieu et de mon quotidien…que je les rejoigne dans la contemplation par la prière ou encore dans l’action par des échanges virtuels ou par les autres moyens de communication à ma disposition. Même au loin, je n’ai jamais été aussi près de mes proches, famille et amis.
Une marche solitaire à la Grotte de Sainte Marie-Madeleine, comme une longue montée vers l’Absolu dans une forêt enchanteresse…
…qui parle et ne cesse d émerveiller l âme à l’écoute…
En terme de conclusion, je veux tout simplement réitérer ma plus vive
reconnaissance à toi et à toute votre équipe pour nous avoir permis de vivre de
tels moments de plénitude, de béatitude…et de garder la communion des cœurs.
Soyez bénis abondamment vous de la grande famille
Spiritours où que vous soyez aux quatre coins de la planète!
Dans l’espérance de pouvoir continuer la route au loin et au fond de moi, en la compagnie bienveillante de Spiritours, je vous serre très fort sur mon cœur dans l’attente, un jour, de vous ouvrir les bras…*
La belle citation, préfiguration littéraire de Jean de la Fontaine, dans Les animaux malades de la peste: ʺ ils n’en mourraient pas tous
mais tous étaient atteints ‘’, peut être une illustration parfaite dans le
comportement de plus d’un en cette période de la pandémie Covid-19 qui met
tout le monde en déroute. Oui, jeunes et vieux, petits et grands, noirs
et blancs, riches et pauvres…. ,tous sommes atteints par une grande psychose de
peur devant ce virus dont les effets, à coût sur, sont dévastateurs.
L’irruption du Covid-19, ce microorganisme infiniment
petit de moins de 1mm de diamètre, facilement maîtrisable avec la chaleur et
l’alcool à plus de 70 %, dans
l’organisme humain réduit et détruit le système de défense possible de l’armée
naturelle du corps humain causant ainsi des pathologies graves susceptibles de
conduire à la mort.
Mais hélas ! à défaut d’ une réponse médicale ( moyens curatifs et
préventifs) convaincante à l’ heure qu’ il est, de l’ expertise adéquate pour
comprendre et saisir exactement la
subtilité de ce virus et surtout l’ absence déconcertante de l’
équipement pour y faire face ; la lutte contre le covid-19 ouvre une autre
grande brèche sur des questions
existentielles du genre: « où est Dieu pour dédouaner le monde de cette
calamité ? » ;« pourquoi peut-il permettre une résurgence
d’une telle pandémie qui cause du fil à retordre à l’existence humaine ? ».
Certaines langues fondamentalistes vont carrément jusqu’ à la confirmation d’un
châtiment divin.
L’amour inconditionnel de Dieu.
Au regard du récit
de la création du monde, le livre de la Genèse (Gn 1,1-2,4) ne nous
présente t- il pas une belle image de Dieu qui, non seulement est Père créateur
mais aussi celui qui fait toute chose belle pour le plein épanouissement et la
bonne réalisation de l’homme ?
Alors cette question existentielle « où est
Dieu ? » ou « où est son amour ? » dans cette
situation déconcertante que traverse le monde, nous renvoie explicitement au
terme de responsabilité consciente de l’homme quant à la gestion du monde lui
ayant été confiée, pour l’harmonie et le bon fonctionnement de ce dernier. D’ailleurs,
une bonne lecture du récit biblique de la création laisse entrevoir la
distinction entre l’homme et les autres créatures. En effet, la différence est
mise en évidence par le fait que seule sa création est le fruit d’une
décision spéciale de la part de Dieu et d’une délibération établissant
un lien particulier et spécifique avec le Créateur : « Faisons
l’homme à notre image, selon notre
ressemblance. »(Gn 2, 26)
A ce sujet, l’anthropologie
chrétienne, parmi les repères étiques qu’elle propose, voit en l’homme le
« gérant de la création » et partant, « co-créateur ». Au
sens fort du terme, l’homme est investi d’une mission et d’un pouvoir sur cette planète, voire sur l’immensité
du monde visible pour faire toute chose
belle pour l’avancement d’une
humanité meilleure. Certainement,
ce refrain du psaume 8 : « O Seigneur notre Dieu qu’il est grand ton
nom par toute la terre » ; cet élan du cœur exprimant la bonacité de
Dieu n’a d’autre objectif que celui de faire entendre la préséance de l’amour
de Dieu pour l’éternité.
Toutes tentatives
de solutions pour résorber, dans le temps, cette pandémie de covid-19 doivent
être vues comme atouts nécessaires qui entrent dans les prérogatives légitimes
de l’homme d’ être co-créateur du monde et non comme, la résultante d’ une
incapacité alarmante à porter une solution urgente à un problème pressant. Pour
cela, entre dans ce même registre ,faits et gestes, attention soutenues à l’
endroit de ceux qui portent le virus et de ceux qui se dépensent pour trouver
des voies de solutions, encouragement pour ne pas tomber au désespoir et au
fatalisme, la compassion, la chaîne de
solidarité en sachant que quiconque peut éviter ce virus mais tout le monde
peut le contracter, la collaboration dans l’ échelle planétaire de tous ceux
qui ont compris que l’ homme a reçu de Dieu la mission d’ être acteur actif et, cela d’ une manière désintéressée
pour le renouvellement incessant de la création et non, un spectateur qui
subirait les aléas de l’ histoire.
Il est ici question d’une interpellation de taille qui
rappelle à l’homme qu’il est tenu à rentrer dans sa vocation première évitant tout égarement qui porterait
préjudice à l’œuvre même de la création. Pour cela, il lui faut une éthique morale
rigoureuse dans ses investigations techniques macroscopiques et surtout
microscopiques tout en sachant que le primat de la vie à sauvegarder, à tout
prix, n’a pas de commune mesure.
Pour le cas d’espèce, s’agissant de Covid-19, n’est-t-il pas
permis de croire que l’homme est allé plus loin dans l’investigation de la nature,
toute belle créée par Dieu, en manipulant la base génétique fondamentale,
susceptible de l’harmonie vitale, jusqu’ à produire quelque chose que lui-même
n’arrive pas à maitriser ? Ainsi, avouons-le, la recherche de la maîtrise
du monde de l’infiniment petit (monde microscopique) doit amener l’homme à
s’ouvrir et à comprendre celui qui est l’infiniment grand, maître et auteur de
ce qui est infiniment petit sous réserve de
corriger ce qui est incorrigible.
On peut alors comprendre Lambert Nieme, citant H. Jonas,
lorsqu’il constate qu’avec « la technique moderne, on assiste à deux
grandes mutations : la transformation de l’agir humain et le fait que
même l’homme devient l’objet de la
technique. Celle-ci ne porte plus exclusivement sur le réel extrahumain mais va
jusqu’à affecter l’existence au niveau même de sa constitution substantielle »[1] .
Venons-en ici au concept de la liberté. Dieu concède à
l’homme dès l’origine une richesse inaliénable qu’est la faculté de jouir de sa
liberté. Mais il s’agit d’une liberté responsable qui ne cherche pas, avant
toute chose, à assouvir ses rêves les plus fous mais au contraire, à rechercher la réalisation de ce qui peut
contribuer au dessein voulu de Dieu en faveur de l’humanité. Qui plus est,
argumente André Lomboloka, « la vrai liberté est la capacité de prendre
position en face de l’appel de Dieu en vertu d’une participation à la liberté
divine, source de celle de l’homme. Dieu est libre, l’homme l’est aussi. Sa
liberté est un don qu’il reçoit de Dieu
par le Christ »[2]. C’est en lui que
s’accomplit la loi ». (Rm 10, 4 ; Gal 5,1).
Par contre la liberté ne signifie pas libertinage. En
effet, au dire de Jean-Paul II, une « conception pervertie de la
liberté »[3]
favorise la « culture de la mort »[4].
Raison pour laquelle, tout en concédant la liberté à l’homme, Dieu
prévient aussi le danger possible pour ne pas sortir du cadre du bonheur et de l’épanouissement: « tu
pourras manger de tout arbre du jardin, mais tu ne mangeras pas de l’arbre de
la connaissance car le jour où tu en mangeras tu devras mourir » (Gn 3, 16).
Ainsi, sonna le glas qui doit résonner à temps et à
contre temps de notre existence et, bien
plus en ce moment difficile de la
pandémie Covid-19 afin d’user de notre liberté dans le sens de poser des actes
responsables et réfléchis qui favorisent la protection et le maintien de la vie.
Une liberté qui ne démotive pas mais plutôt celle qui tient au respect strict
de la valeur et de l’inviolabilité de la vie humaine.
De ce fait, la soif effrénée du développement pris dans
son sens de la création du bien- être ne soustrait, en aucun cas, l’homme à son
devoir moral de responsabilité à témoigner les uns les autres pour faire
barrière à ce fléau planétaire. Nous pouvons également faire mention à toutes
les innovations techniques modernes qui portent le souci de résoudre le
problème de la productivité abondante, comme le cas des OGM (Organismes Génétiquement
Modifiés) qui, sans peur d’être contredit, causent des dégâts aussi dangereux à
l’échelle planétaire.
La question de fond serait alors celle de savoir : « quel
est le seuil du tolérable possible à ne pas dépasser pour ne pas se retrouver
face à des écueils qui nous portent à remettre en cause la présence et l’amour
de Dieu au milieu de nos souffrances ? ».Ceci étant, toute attitude
de se défaire du filagramme de la considération de l’homme par Dieu(ne craint
pas, tu as du prix à mes yeux, Es 43,1) ouvre le champ à une attitude de
fatalisme qui désarmerait l’homme de tous ses atouts de confiance. Confiance en
soi (capable de raisonner, d’accepter sa condition et d’assumer en responsable
ses actes et de chercher la solution dans la bonne direction), confiance par
rapport aux autres (les autres m’aident à comprendre ce que je suis réellement
pour la prise des décisions utiles dans la vie) et surtout la confiance en Dieu
(toujours présent au rendez-vous de notre vie en nous proposant de bonnes
solutions par le biais de notre conscience).
D’ailleurs, un aperçu historique de l’évolution du monde
ne nous montre t-il pas que Dieu est toujours présent et chemine avec l’homme
dans ses joies et dans ses peines ? Ne crains pas tu as du prix à mes
yeux (Is 43, 1), (Lumen Gentium nº 1)
ou « je serai avec vous jusqu’à la fin du temps » (Is 41,10).
Combien n’y a-t-il pas eu des pandémies redoutables dans ce monde avec
effets dévastateurs comme en témoignent ces chiffres ?
1320 : épidémie de la peste noire avec conséquence
lourde en perte en vie humaine ;
1520 : épidémie de la variole, entre 2,5 à 3
millions de morts ;
1620 : une étrange maladie a décimé une grande
partie ;
1720 : la peste de Marseille entre 30000 à 40000
morts sur une population de 90000 habitants ;
1820 : le cholera avec une dizaine de milliers de
morts ;
1920 : la peste pneumonique ou grippe espagnole. Environ
1000000 de morts ;
2020 : covid-19, avec en ce jour environ 500000cas
des décès selon l’Organisation Mondiale de la Santé.
Eu égard à cette statistique macabre, il y a lieu de se
lever et de clamer haut et fort, comme le psalmiste : Ton amour Seigneur
est sur nous comme notre espérance est en toi ; car de toutes les
pandémies aucune n’a déjà eu le dessus
sur l’œuvre de la création, fruit de l’amour et de la main puissante de Dieu.
Et c’est ici de s’interroger sur la bonne attitude qui
caractériserait notre agir afin de lutter ensemble contre cette pandémie
mondiale. Ainsi, au-delà de tous les moyens matériels possibles (sanitaires,
médicaux, techniques, financiers), de l’ impératif de responsabilité ( toujours
être conscient que la contamination des autres peut passer par moi, d’où ma
contribution de lui barrer la route) et de devoir de solidarité ( penser au
bien des autres autant qu’à moi-même) ; Dieu dans son amour a infusé dans
chacun de nous une arme pouvant aider à assumer, à sublimer et à lutter avec
confiance afin de sortir la tête haute face à cette pandémie.
En ce temps de crise sanitaire, l’exemple
de l’expérience de la vie relationnelle de Jésus avec son Père peut nous être
bénéfique pour trouver les moyens nécessaires dans le méandre de cette lutte.
Au travers de sa passion, Jésus nous enseigne la meilleure manière de lutter
contre tout ce qui peut nous amener à réduire en nous la plénitude de la vie
reçue gratuitement de Dieu. Et le maître-mot sera toujours la
« confiance ».
[1]NIEME, L.,Fondements de l’impératif d’exister de l’humanité, France, Editions
Persée, 2016, p.17
[2]LOMBOLOKA. A., Evangelium Vitae : une culture chrétienne de la vie, in Kola Info,
Revue de l’Equipe Missionnaire pour l’Evangélisation, Pax Christi,
Bièvre, Belgique, 2001, pp.45-60.
En exprimant sa confiance
en son père, Jésus à lutter jusqu’au prix de sa vie pour que Satan(le mal) ne
prenne pas le dessus sur lui. Etant une vertu
c’est-à-dire ,une aptitude qui concède en nous la capacité d’accomplir ce qui
est bien en agissant d’une manière digne devant Dieu, la confiance réduit les
limites du doute et d’incertitude pour s’ouvrir à nous-mêmes, aux autres et
surtout à Dieu avec sincérité. Raison pour laquelle, la confiance de Jésus l’a
conduit sur un chemin de sacrifice réalisé avec amour dans le seul souci de ne
pas donner raison à ses détracteurs. Pour illustration:
Sa tentation par trois fois au désert (Lc 4,1-13), Jésus va en sortir
victorieux au nom de sa confiance toute placée en son père (Jésus lui
répondu : « il est dit : tu ne mettras pas à l’épreuve le
seigneur ton Dieu » Lc 4,12) ;
Sa trahison par l’un de ses apôtres, certainement qui
avait sa confiance parce que gestionnaire de la bourse commune (Mc
14,10-11) ;
Son reniement par celui-là qui solennellement avait reçu
de lui la charge de conduire la barque après lui et solennellement avait
formulé les vœux de ne pas le trahir (Mc14, 29) ;
Son abandon par tous ceux-là qui ont bénéficié de ses
enseignements nouveaux qui ouvrent à la grâce et au salut en scandant :
crucifiez-le ! (Mc 15,13) ;
Sa mort sur la croix (Mc 15,34).
Au regard
de cette expérience de Jésus, ce qui est déterminant à relever, pouvant
soutenir l’expérience de tous ceux qui souffrent suite au Covid-19 , ce n’est
pas, sans nul doute, la souffrance qu’il avait endurée dans son corps et
dans son âme mais plus sa capacité de se maintenir ferme dans la confiance
totale en son père afin de ne pas annuler toute l’espérance d’Israël d’avoir un
Dieu fidèle à son amour (Ps 117,5-7).
Notre acte de foi, ne nous rassure
t-il pas que : « Dieu est la vérité même qui ne peut ni se tromper ni
nous tromper » ? Si Dieu est toujours fidèle et, en aucun cas, il
peut nous tromper ; c’est même la raison d’être de notre vie. Souffrance
ou pas, richesse ou pas, maladie ou pas… l’essentiel est de nous savoir aimer
jusqu’au moment le plus sombre de notre vie. Car, s’il n’y a plus confiance
dans notre vie pourquoi vivons-nous alors ?
Les
contingences de la vie étant, Covid-19 par exemple, ne peuvent pas entrainer
une limitation de cette richesse de confiance que Dieu dans son amour a infusé
en nous. Lui qui a toujours le dernier mot en faveur de tous ceux qui souffrent
(Jb 19,25-27). Le manque de confiance, à tout le niveau de la vie, ouvre la
porte à une série des frustrations intérieures qui conduisent au désespoir et partant,
à une négation même de la vie comme un
don gratuit et merveilleux de Dieu. Plutôt que de perdre espoir, dans la
souffrance, l’homme doit se confier au Seigneur ; une occasion de
découvrir une de ses vocations humaines, celle de participer à la souffrance
rédemptrice du Christ, laquelle souffrance a racheté toutes les souffrances
humaines.
Dans sa
souveraine majesté, Dieu étant Dieu, personne
ne peut le faire exister selon son entendement. Mais la dimension de notre
confiance en lui et de notre espérance en lui offre des horizons nouveaux pour
recevoir, par le biais de la foi, la quiétude possible indispensable pour une
vie accomplie.
Il est à
noter que, la confiance dont il est question, n’est pas à confondre avec
l’optimisme qui, du reste, relève de l’espoir ; car l’espoir reposant sur
une analyse humaine peut se tromper. Ce faisant, au milieu de cette turpitude
donnant l’impression à l’arrêt du monde,
nous sommes tenus à avoir confiance en soi.
De la sorte, notre confiance donnera
une voie d’accès à celle en Dieu rendue possible par une vie d’intimité
profonde.
Ce qui
nous laisse comprendre que la vraie guérison qui procure la joie et la quiétude
est avant tout une guérison intérieure (Ap 3,20). On peut bien souffrir dans
son corps mais tout en restant serein et épanouit dans sa vie, et dédouané de
la peur qui limiterait toutes les possibilités d’une guérison extérieure
(physique). C’est là que Dieu se réalise comme Père bon et aimant (Is
65,19-20) ; cet accompagnateur silencieux ou ce médecin invisible qui
souffre avec le souffrant, qui compatit, qui chemine et qui guérit dans un
silence silencieux. Et, qui lui ouvre son cœur, le verra présent toujours au
rendez-vous.
Conclusion.
Dans
quelle ligne s’inscrit notre exposé face aux défis de la situation
sanitaire de l’heure ?
Conscient de la gravité de la pandémie du covid-19 avec ses conséquences très fâcheuses qui secoue le monde, il est plus qu’urgent que chacun selon ses capacités puisse être capable de justifier sa confiance en Dieu et son espérance de voir vaincu cette pandémie devant ceux qui nous en demandent avec raison.
En d’autre registre de langage, ne nous laissons pas
aller au découragement et ne renonçons pas à l’espérance.
D’où, l’impératif de la
responsabilité et le devoir de solidarité incombent à nous tous si nous voulons
dans un bref avenir redorer la joie de vivre dans les cinq coins du monde et d’affirmer
avec certitude : Seigneur ton amour
est sur nous comme notre espérance est en toi…